Rencontre autour du Séminaire «Le désir et son interprétation»de LACAN
Le 26/09/2013 à 18:45
- Librairie Quai des Brumes - Strasbourg
Rencontre autour du
Séminaire, Livre VI
« Le désir et son interprétation »
de Jacques LACAN
(Ed. de La Martinère)
avec Armand ZALOSZYC, Myriam MITELMAN,
Pierre EBTINGER, Philippe CULLARD,
psychanalystes à Strasbourg,
membres de l'Ecole de la Cause Freudienne.
« Que montre Lacan ? Que le désir n'est pas une fonction biologique ; qu'il n'est pas coordonné à un objet naturel ; que son objet est fantasmatique. De ce fait, le désir est extravagant. Il est insaisissable à qui veut le maîtriser. Il vous joue des tours. Mais aussi, s'il n'est pas reconnu, il fabrique du symptôme. Dans une analyse, il s'agit d'interpréter, c'est-à-dire de lire dans le symptôme le message de désir qu'il recèle.
Si le désir déroute, il suscite en contrepartie l'invention d'artifices jouant le rôle de boussole. Une espèce animale a sa boussole naturelle, qui est unique. Dans l'espèce humaine, les boussoles sont multiples : ce sont des montages signifiants, des discours. Ils disent ce qu'il faut faire : comment penser, comment jouir, comment se reproduire. Cependant, le fantasme de chacun demeure irréductible aux idéaux communs.
Ce que l'on a retenu de Lacan - la formalisation de l'OEdipe, l'accent mis sur le Nom-du-Père - n'était que son point de départ. Le Séminaire VI déjà le remanie : l'OEdipe n'est pas la solution unique du désir, c'est seulement sa forme normalisée ; celle-ci est pathogène ; elle n'épuise pas le destin du désir. D'où l'éloge de la perversion qui termine le volume. Lacan lui donne la valeur d'une rébellion contre les identifications assurant le maintien de la routine sociale.
Ce Séminaire annonçait «le remaniement des conformismes antérieurement instaurés, voire leur éclatement». Nous y sommes. Lacan parle de nous. »
Jacques-Alain Miller